Pourquoi m’aimes tu ?

Ce fut un jour de printemps, dans le parc avec mon cheval : Après un temps de calme intérieur au milieu du troupeau, cette réflexion arriva :

En regardant mon cheval encore affaibli après de longs mois de soins, c’est à cet instant que je constatais que la seule chose que je pouvais « faire », c’est être avec lui. Être présent au parc au milieu du troupeau, je ne pouvais ni le monter, ni aller nous promener. Me renvoyait-il l’image d’un étalon sauvage puissant et dynamique ? Loin de là. Aucune projection de puissance ou d’être fort ne pouvaient s’accrocher là. Seul un cheval vivant pour lui-même était face à moi.

Il me regarda.

À l’intérieur une voix m’a dit : Est-ce que tu m’aimes pour qui je suis ou pour ce que je t’apporte ou représente ?

Après un instant hors du temps, je compris que là, face à la maladie, la faiblesse, la difficulté, alors qu’il ne pouvait plus me porter, là pouvait s’ouvrir l’amour qui aime pour qui il est : Un Cheval ! Bien sûr que sa présence m’apporte énormément et que au delà de toute activité active avec lui, ce moment de méditation fut peut-être l’un des instants les plus profond que nous ayons partagé.

Cette question en a fait émerger d’autres : Est-ce que nous aimons l’autre pour qui il est ou pour ce qu’il représente ou nous apporte ? Parfois l’attirance est grande et le désir aussi, mais sur quoi ce basent t’ils ? Une projection : Voir en l’autre ce que je ne reconnais pas en moi ? Et une fois que je le trouve en moi, que reste t-il ? L’autre me convient il vraiment ?

C’est alors qu’une autre idée est venue complémenter le tableau : En regardant à l’intérieur, il est possible ici de peut-être démasquer une autre croyance et de faire un nouveau choix pour mon propre bonheur et pour attirer d’autres relations plus épanouissantes : Est-ce que je m’aime pour qui je suis ou pour ce que je fais ou représente ?

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Ce poste de mon ancien site, date de juillet 2018, je le publie à nouveau aujourd’hui en y ajoutant de nouvelle piste de réflexion…

Il y a plusieurs questions en arrière de cette réflexion. D’un côté le questionnement du cavalier consommateur, celui qui cherche le cheval qui correspond à ses ambitions sportives ou autres. Et je comprends, c’est aussi une réalité que tous les chevaux ne sont pas en mesure de finir un Grand Prix, et ceux quelque soit la discipline ! Nonobstant, la responsabilité en tant que propriétaire d’un cheval ne s’arrête pas à ces années de carrière sportive.

En outre, je peux aussi aujourd’hui trouver derrière ce texte un questionnement sur la nature de l’Amour. Don Miguel Ruiz Junior m’a un jour éclairé sur ce sujet en me posant la question : C’est quoi l’opposé de l’amour ?

Ça réponse m’a un rien perturbé et pourtant elle est profondément inspirante :

L’opposé de l’amour c’est l’amour.

L’opposé de l’amour inconditionnel, c’est l’amour conditionnel. Même si la nature première de l’amour semble inconditionnelle, dans notre vie, l’amour est souvent conditionnel. Dans l’enfance : « Sois gentil, fait plaisir à maman, … » et cela continue à l’âge adulte, la publicité est basée sur ce principe, avec tel objet, votre bonheur sera plus grand, … mais surtout dans nos loyautés familiales : Que va penser ou dire papa si je fais cela ?

Derrière ses injonctions, l’enfant apprends vite comment recevoir de l’amour. Plus tard les questionnements cachent une seule autre question : Vont-ils encore m’aimer ? Et voilà l’amour est devenu conditionnel. Cela est présent bien plus souvent que nous le pensons.

Et les chevaux partage t’il uniquement de l’amour inconditionnel ?

Ma réponse est double : Uniquement Non. Il peuvent m’aimer pour les carottes dans ma poche, pour ce que je leurs apporte : pour la nourriture, pour la sécurité, pour ma présence, pour les moments de jeu, d’apprentissage, en ce sens il y a des conditions. Cependant les chevaux sont aussi capable d’être là avec une qualité de présence exceptionnelle et cela surtout quand j’accepte ma vulnérabilité, m’accueillir sans me cacher avec mes forces et mes faiblesses, simplement connecté à cette part de vérité et d’authenticité. Dans ces moments magique, les chevaux savent aimer de manière pur et inconditionnellement. La qualité d’amour est telle que même les blessures les plus profondes peuvent être guéris !

Les professionnels de l’accompagnement avec les chevaux appellent ces moment de vérité : la magie des chevaux ou la sagesse des chevaux. En fait c’est simplement une reconnexion à soi, souvent accompagner de l’arme fine et très légère, une larme d’authenticité. En ce sens Oui, les chevaux savent aimer de manière pur et inconditionnellement, sans besoin d’aucune validation ou justification.

Christophe