
« On donne quoi quand on ne donne pas son temps ? »
Samy Frey – Danse avec lui

Ce fut le soir d’un jour d’été, le soleil faisait rougir les nuages, le temps était calme. Comme souvent en ce temps là, je profitais de la fraîcheur du soir pour sortir faire une balade à cheval. J’aime galoper dans les allées forestières dont les branches en arcs de cercle forment des tunnels de verdure.
Ma journée fut intense et il me restait de nombreuses pensées en tête. Nous marchions sur un chemin en herbe qui longe à gauche un champ moissonné et à droite un parc avec des vaches en direction de la forêt.
Lotus, mon compagnon équin – un selle français alezan – s’arrêtait régulièrement en me tirant les rênes pour brouter de l’herbe.
Son comportement m’agaçai. À plusieurs reprises j’ai serré les jambes pour remettre ma monture en avant. Mais les brins d’herbe du chemin l’intéressai bien plus. À peine quelques foulées et son nez replongeait vers le sol.

Je me suis mît à penser : « mais tu as de l’herbe toute la journée dans ton parc », et à nouveau je le motivait à marcher.
Quelques pas de plus et alors que Lotus broutait à nouveau, j’ai levé la tête exaspéré, une vache pissait au loin. Une respiration m’a fait tousser et je me suis mit à rire ! Rire tellement fort que mon cheval à lever la tête et c’est remît à marcher.

Les chevaux ne parle pas avec des mots mais avec des actes. Ils possèdent en eu une sagesse à laquelle nous pouvons parfois avoir accès. Ce fut le cas ce jour là, en un instant, j’ai intégré que mon corps était sur le dos de mon cheval mais pas ma tête. Mon esprit vagabondait d’une idée à l’autre. Je n’étais pas présent avec mon cheval et je comprends bien que dans ces conditions les brins d’herbes étaient de meilleur compagnie que moi ! Cela à changer lorsque je suis revenu ici et maintenant grâce à une vache qui pisse et un fou rire !
« Prise de conscience » me direz-vous ! Branché probablement que je le fut mais conscient pas vraiment. Pendant un instant je fut présent et attentif, ouvert à l’autre, à moi. L’expression de ce moment : le rire.
La « prise de conscience » n’a pas suffit, j’ai du apprendre à rester présent et à nourrir le lien avec mon cheval.

Être présent, dans le ici et maintenant, là où toute la vie se passe ! Ce fut l’apprentissage que mon cheval et la vie m’ont offert. Depuis ce jour, si mon cheval s’intéresse plus à l’herbe ou à autre chose, j’ai appris à redevenir disponible et présent.
Merci à Lotus pour cet apprentissage pratique, et merci à la vache pour son aide !
PS : vous ne verrez plus les vaches qui pissent de la même manière !
PS 2 : 86400 secondes par jour, les vivons nous pleinement ?
Christophe DREYER, Plumes & Crins